La propreté est une étape importante dans la vie d’un enfant. La célèbre méthode Montessori, qui porte sur l’éducation au sens large, aborde cette période charnière, parfois complexe pour l’enfant et pour les parents. Comment apprendre la propreté selon la pédagogie Montessori ? Explications.
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La période sensible de la propreté
Pour le Dr Montessori, la vie de l’enfant est ponctuée de phases durant lesquelles il est plus enclin à acquérir certaines compétences : les périodes sensibles.
La période sensible pour la propreté, durant laquelle il aura le plus de facilité à arrêter les couches au profit du pot ou des toilettes, se profile en principe entre l’âge de 18 et 24 mois.
Cela varie toutefois d’un enfant à l’autre, certains pouvant être près plus tôt et d’autres plus tard.
Observer son enfant suffit en principe à détecter le moment où il se sent prêt pour l’apprentissage de la propreté. En effet, l’enfant envoie des signes explicites, comme par exemple le fait de vous suivre aux toilettes, de savoir se déshabiller seul, de se cacher pour faire caca, de demander à faire pipi…
Parler pipi caca avec son enfant
Naturellement curieux, l’enfant va se questionner par rapport à la propreté. Il ne faut donc pas hésiter à en parler ouvertement.
De nombreux ouvrages, tels que des livres ou des chansons, abordent cette thématique. Il en existe pour tous les âges. S’aider d’un tel support peut faciliter les choses au moment d’aborder ces notions de pipi et caca. Consulter ensemble ce type de ressources est un moyen de lui apporter des réponses satisfaisantes et compréhensibles pour son âge, mais aussi de dédramatiser.
Par exemple, il est courant que des enfants aient des inquiétudes à l’idée de faire caca dans les toilettes. Expliquer ce que c’est, où il va une fois la chasse d’eau tirée, que tout le monde est concerné… peut l’aider à se rassurer.
Des vêtements choisis avec soin
En phase d’apprentissage, l’enfant attend souvent le dernier moment pour se rendre aux toilettes. Il est donc indispensable qu’il ne soit pas gêné par des vêtements difficiles à enlever. D’autant que la méthode Montessori prône l’autonomie.
Les couches doivent être enlevées autant que possible pour que l’enfant puisse se sentir mouillé en cas d’oubli. Elles seront remplacées par le port d’un sous-vêtement en coton.
Les pantalons ou les jupes qui tiennent grâce à une ceinture élastique sont préférés aux vêtements qui ferment par des boutons, plus longs et plus difficiles à enlever.
Des vêtements propres doivent être prévus en quantité suffisante et l’enfant s’occupe de se changer chaque fois que nécessaire, avec ou sans l’aide d’un adulte selon sa demande.
Aménager les toilettes pour l’enfant
L’enfant a besoin d’intimité pour faire ses besoins. Il faut donc lui aménager un espace dédié, dans les toilettes ou la salle de bain idéalement.
Un espace dédié, intimiste et attrayant
Il est nécessaire que l’enfant puisse y accéder sans aide, avec un accès facile. Si la poignée de porte est trop haute, alors la porte pourra être laissée entrouverte.
Dans son coin propreté, l’enfant devra trouver tout ce qui pourra lui être nécessaire : un réducteur de wc, ou un pot, un marche-pied, de l’eau, du savon, du papier hygiénique, un gant de toilette, un essuie-mains.
Pour lui donner envie d’utiliser son coin dédié, l’enfant peut se voir proposer de le personnaliser avec un joli dessin accroché au mur, des stickers… Des livres peuvent aussi y être mis à sa disposition.
Pot ou réducteur wc ?
Pot ou réducteur de wc, tout dépend de la préférence de l’enfant.
Vous pouvez proposer à votre enfant de faire sur un pot, posé à même le sol. L’enfant a alors les pieds posés sur le sol, ce qui est rassurant pour lui. Toutefois, lorsque vous sortez avec votre enfant, les toilettes publiques ne sont pas toutes équipées de petit pot. Vous devrez donc penser à l’emmener avec vous.
L’enfant peut aussi utiliser directement les toilettes classiques. Des enfants sont en demande de faire directement comme papa et maman. L’enfant peut se tenir sur les bords des toilettes pour parfaire son équilibre ou un réducteur peut aussi être installé.
Les toilettes adultes standards peuvent toutefois s’avérer difficile d’accès pour un jeune enfant et être impressionnants. La sensation d’avoir les pieds dans le vide est notamment dérangeante pour le jeune enfant. Un marche pied indépendant ou un réducteur avec marche intégrée permettent de contourner cette gêne. Lors des sorties, l’enfant n’aura pas peur de fréquenter les toilettes publiques pour soulager ses besoins.
Les collectivités accueillant des enfants en bas âge, telles que les crèches et les écoles maternelles, sont équipées de toilettes miniatures.
Quid de la propreté la nuit
Un enfant est plus vite propre le jour que la nuit. Au début, il aura encore probablement besoin de sa couche la nuit. Après avoir constaté que la couche est sèche au réveil, notamment après la sieste, l’enfant pourra dormir en portant un sous-vêtement de coton. Une alèse placée dans le lit limitera l’impact en cas d’oubli. Du linge de lit de rechange est à prévoir.
Le réveil est souvent suivi par le besoin d’uriner, d’où la nécessité d’avoir une chambre Montessori avec un lit duquel l’enfant peut s’extraire rapidement.
Bienveillance et patience, les clés de l’apprentissage Montessori
Toute la pédagogie Montessori repose sur deux notions clés, qui seront indispensables aussi pendant l’apprentissage de la propreté : la bienveillance et la patience.
Devenir propre, un long chemin
Même s’il est très motivé pour arrêter définitivement les couches, les efforts de l’enfant pour devenir propre devront être répétés. Car même en appliquant les principes Montessori, le parcours de l’enfant vers la propreté ne sera pas linéaire.
Des oublis et des rechutes restent possibles et même probables. Par exemple, lorsque l’enfant joue, il peut s’oublier ou ne pas se rendre assez vite aux toilettes.
Le parent comme l’enfant doivent faire preuve de patience et ne pas perdre de vue le droit à l’erreur, que prône Montessori et qui vaut pour tous types d’apprentissage, y compris celui de la propreté.
Encourager et valoriser son enfant en toutes circonstances
Montessori rappelle que l’enfant doit être encouragé dans ce qu’il entreprend. Cela se vérifie particulièrement dans l’acquisition de la propreté.
L’enfant doit être prêt physiquement et psychologiquement, et chacun va évoluer à son rythme. Certains sont propres très vite, d’autres ont besoin de plus de temps.
Des enfants pour qui la propreté semblait parfaitement acquise peuvent aussi connaître une phase de régression, et multiplier les accidents, sans qu’un événement particulier ne soit survenu dans leur quotidien et puisse expliquer ce changement. La régression ne doit pas être perçue par le parent comme quelque chose de négatif. L’enfant continue à apprendre pendant cette période, qui est le plus souvent passagère et très courte.
Si l’apprentissage dure dans le temps ou en cas de régression, l’enfant ne doit pas être culpabilisé. La punition est à proscrire et le vocabulaire utilisé doit rester positif en toutes circonstances.
Pour conclure
On dit souvent d’un enfant qui devient propre qu’il a eu un déclic. Cela renvoie simplement au fait que c’est un travail qui lui appartient, que lui seul peut mener à bien. L’adulte est à ses côtés pour l’accompagner et l’encourager mais c’est bien lui, en autonomie, qui passe avec succès cette étape marquante. A ce titre, les principes pédagogiques Montessori s’adaptent donc idéalement à l’apprentissage de la propreté.